Image & Form fait partie des studios qui soutiennent la Nintendo Switch depuis sa sortie avec des adaptations de tous leurs jeux sur l’eShop. Les deux Metroidvania que l’on a aimé creuser SteamWorld Dig : A Fistful of Dirt et SteamWorld Dig 2 mais aussi le jeu de stratégie au tour par tour SteamWorld Heist. Nos robots à vapeur préférés reviennent en exclusivité temporaire sur l’hybride de Big N dans SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech qui nous emmène cette fois dans un tactical RPG aux combats axés sur la gestion de cartes. Plongeons dans cette ambiance médiévalo-steampunk pour découvrir si c’est une nouvelle réussite ou s’il faudrait redistribuer les cartes.
Pas de vapeur sans chaleur
Armilly et Copernica se promènent tranquillement dans la forêt à la recherche d’un champignon, le Vesse-Poivreux mentholé afin d’étendre les connaissances d’alchimiste de Coco. Elles tombent rapidement sur deux Engrelins qui ne souhaitent qu’une chose : en découdre ! Nous voici lancé au coeur d’un combat où l’on apprend à manier nos cartes. Chaque personnage possède des cartes d’amélioration, d’action et d’aptitude. Certaines permettent d’obtenir des points de pression tandis que les autres requièrent l’utilisation de ces points pour être jouées. Commence alors un joyeux jeu d’équilibre entre les besoins en points et les actions à mener pour éliminer les ennemis belliqueux sur notre route.
La réserve de points de pression, symbolisés par des engrenages, est commune à tous les personnages de notre équipe. Il faudra penser à partager les actions des uns et des autres en fonction des possibilités et des cartes qui sortent du deck. Chaque personnage possède un deck de 8 cartes, on aura ainsi 16 puis 24 cartes dans notre manche pour chaque combat. Celles-ci sont distribuées aléatoirement et si la distribution ne nous arrange pas, on peut en échanger deux. Tout est stratégie, échafaudage de plans et espoir que la bonne carte apparaisse parfois. En effet, si l’on peut choisir quelles cartes sont présentes dans les 8 de chaque personnage et en quelle quantité, on reste tributaire du tirage lors des affrontements.
Une profondeur de jeu énorme
On se promène dans le monde de SteamWorld Quest en suivant une trame scénaristique teintée de fantaisie, faisant appel au héros qui sommeille en chacun de nous. On y croise de la magie, des dragons, une armée aux intentions néfastes mais aussi et surtout des coffres au trésor. Ceux-ci renferment des pièces d’or qui serviront à acheter des améliorations pour nos personnages. Que vous choisissiez une ceinture noire ou une bague de protection, chaque élément aussi farfelu soit il aura un effet sur votre résistance au combat. La menue monnaie pourra aussi être combinée à d’autres éléments récolté en faisant tomber les ennemis comme des fibres, du liquide gluant ou autres joyeusetés pour créer ou améliorer vos cartes. Les multiples possibilités de création de cartes offrent souvent de gros dilemmes puisqu’on manque souvent de matériel pour tout créer. Les choix s’imposent et on les regrette parfois lorsqu’on se retrouve en difficulté sur le combat suivant. Mais on peut retourner en arrière après une sauvegarde sur une statue de Gilgamech pour engranger plus de matière première puisque celle-ci fait réapparaitre tous les ennemis précédemment vaincus. On s’en servira donc comme check point mais aussi pour faire monter nos héros de niveau pour palier à la hausse de difficulté.
Trois niveaux de difficulté sont d’ailleurs au menu, Facile, Moyen ou Difficile, à vous de voir. Le premier permet de profiter du système de combat sans trop de pertes robotiques, ce qui offre une belle appréciation de la narration de qualité. Les deux autres ajoutent soit un peu soit beaucoup de piment et de fil à retordre. Terminer le jeu en mode Normal vous prendra entre 20 et 25 heures, comptez entre 15 et 20 pour le mode facile et beaucoup plus pour les plus téméraires. Le nombre totale de cartes à créer pour tous les personnages du jeu étant énorme et l’ambiance du jeu étant des plus agréables, on prend plaisir à y replonger et à tenter de nouvelles combinaisons. Même une fois l’histoire terminée. Voilà une belle prouesse réalisée par Image & Form. Si l’on ajoute à celà un système d’enchainement de cartes qui permet soit de déclencher une action supplémentaire pour un personnage ou une action plus forte si l’on combine l’équipe, on obtient un cocktail stratégique explosif. Et il faut avouer que l’on adore l’utiliser pour en engranger les avantages.
Du steampunk fantasy
Le jeu mêle habilement les rouages steampunk qui est désormais la signature des développeurs à un aspect héroic fantasy qui colle au genre RPG. L’histoire met en scène trois personnages principaux qui sont assez rapidement rejoint par d’autres protagonistes que l’on pourra enrôler dans notre équipe. Ce groupe éclectique permet de varier les plaisir d’attaque et de défense tout en profitant de la trame scénaristique commune. Les différentes personnalités sont fortes et s’expriment avec la dose d’humour connue et attendue dans la série. On sent que l’écriture de l’histoire a été travaillée et on s’attache à ces robots qui nous donnent de belles leçons de vie.
Les personnages, gentils comme méchants, sont dessinés à la main tout comme les fabuleux décors de ce monde fantastique. On effectue un périple à travers la forêt, un chateau, une université de magie et même au sommet de montagnes enneigées. Le tout est donc très varié et très plaisant. Les combats sont rythmés par des musiques aux accents rocks qui donnent envie d’en découdre, même au tour par tour. L’histoire nous est conté par un narrateur anglophone des plus doués qui sait nous placer dans l’ambiance et les dialogue en yaourt sous-titrés en français permettent d’entrer pleinement dans le monde du jeu.
Notes
Conclusion
SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech plonge la saga des robots à vapeur dans un nouveau monde de fantaisie et un nouveau genre vidéoludique : le RPG à combats de cartes. Que l’on soit habitué ou non à cet aspect stratégique, Image & Form a créé un jeu tellement plaisant, profond avec une trame narrative drôle que l’on ne peut pas y résister. La difficulté est à choisir entre 3 niveaux et l’on peut passer de l’une à l’autre dans la même sauvegarde, ce qui permet d’avancer dans la quête d’Armilly et ses amis sans trop de frustration. On passera pas mal de temps à tenter de faire les bons choix pour nos cartes, notre équipe de personnages et à bien enchainer les cartes en jeu. Tout est important et un détail peu faire basculer chaque match. C’est là le piment du jeu qui le rend vraiment addictif. Le jeu publié par Thunderful Games trouvera une place de choix dans la ludothèque des amateurs de jeux de stratégie mais devrait aussi être essayé par les curieux tant il est bien ficelé et permet de goûter à ce genre de manière gastronomique.
Review réalisée sur la version 1.0.0 gracieusement fournie par Thunderful Games.
SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch depuis le 25/04/2019 pour 24,99€.