Pour changer un peu, aujourd’hui, je vais vous parler livre avec Games history – histoire du jeu de plateformes.
Ce livre est pour moi comme une madeleine de Proust : on a tous eu un jour un souvenir avec un jeu vidéo qui nous a marqué quand nous étions gamins, on passait des week-end ou soirées avec des potes ou des cousins, après Noël à poncer des heures un jeu pour arriver à la fin.
A l’époque, la difficulté était autre et surtout, le fonctionnement était basé sur la répétition et la précision.
L’ouvrage relate l’histoire des jeu de plateforme à travers les grandes licences des jeux vidéos (Mario, Sonic, Castelvania, Megaman…) mais aussi à travers toutes les consoles, des plus connues aux plus mythiques (de la Nes ou la Game Boy à la Neo-Geo), en passant par les consoles ovnis (Dreamcast et Saturn)… Et ce n’est pas le sommaire qui va me contredire.
Avec l’arrivée depuis quelques années sur nos consoles des « store » et la mode du retrogaming, on peut dire que Nintendo et sa petite dernière la Switch (qui commence à avoir pas mal de portages retro) ont une bonne place dans la sphère du jeu vidéo.
De plus, les licences, autrefois sur d’autres supports (Master System, Megadrive ou Neo-Geo) se retrouvent aujourd’hui sur Nintendo ! Un comble pour la génération dont je fais partie qui a connu la guerre Nintendo et Mario contre Sega et Sonic.
L’intérêt de Game history n’est d’ailleurs pas que dans le descriptif des consoles et des grandes licences ou séries cultes. Le livre relate également extrêmement bien l’histoire du jeu de plateformes et son évolution.
Parmi tous les exemples choisis dans le bouquin, un me semble emblématique : l’histoire de Mario. Les auteurs (et notamment Yacine Yace Djebili), en choisissant quelques opus légendaires de la série, ont su mettre en avant l’évolution de Mario avec celle des consoles qui l’ont porté et les avancées techniques, graphiques et de gameplay des jeux.
Donkey Kong (1980)
L’origine du mythe : un des premiers jeu scénarisé (enlèvement par Donkey Kong de la princesse « Pauline ») en 4 niveaux à la difficulté croissante et plein d’humour. Mario (alors appelé « Jumpman ») est déjà à la pointe en level design, avec une musique (pour l’époque) très bien faite et surtout un gameplay unique : Mario saute (de manière encore limitée), grimpe et utilise même un maillet !
Mario Bros. (1983)
Les adversaires ont des attaques plus réfléchies et Mario, dont la maniabilité a été accrue, doit traverser les tableaux (en écrans fixes). C’est la base des Mario World, avec les premiers tuyaux et surtout avec l’arrivée de Luigi (qui n’est pas son frère encore). Ce titre ouvre la voie aux modes deux joueurs (coopératif ou compétitif). Les nouveautés au niveau du gameplay sont ici : tuer les ennemis « par dessous », tableaux fixes mais qui se rejoignant en bord d’écran et sauts (presque) contrôlables.
Super Mario Bros. (1985)
L’auteur n’hésite pas à le qualifier comme « LE jeu emblème de tout un genre » et j’avoue être d’accord avec lui. Je vous cite par le menu quelques nouveautés :
- Les tableaux sont évolutifs et plus en écrans fixes avec enfin l’arrivée du scrolling
- Maniabilité extrême dans les sauts et une liberté de mouvement totale
- Un level design novateur avec 4 niveaux très différents (sans compter les passages dans le ciel et sous terre)
- Un jeu familial (même si aujourd’hui on le juge plutôt « ardu » au regard de la facilité des jeux du moment) qui a permis de démocratiser les consoles dans nos salons
Super Mario Bros. 2 (1986 – version japonaise)
Ici, il ne s’agit pas d’un simple remake mais dans une version plus hardcore de la version précédente. Trop peut être… Mais cette version est restée principalement japonaise.
Ce jeu rebaptisé lors de sa sortie en Europe « The Lost Level » (compilation « Mario All Star » en 1993) est considéré par les puristes comme le seul Mario Bros. 2.
Super Mario Bros. 2 – Mario Madness (1988)
Le Super Mario 2 nippon étant considéré trop difficile pour le pauvre joueur occidental, ce jeu Mario Madness en est une adaptation plus soft.
nous avons le choix entre 4 joueurs : Mario, Toad (rapides), Luigi (expert en saut) et enfin la Princesse (pro de la lévitation). Les ennemis sont plus ardus mais, surtout, on peut se servir d’eux et les lancer ! Dans cet opus, il faut aussi collecter des clés et les utiliser à bon escient.
Si le jeu n’est pas sans défauts, il n’en demeure pas moins un opus populaire.
Super Mario Bros. 3 (1990)
La tache était ardue : faire mieux que l’épisode précédent. Mais Super Mario Bros. 3 est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs jeux de tous les temps sur consoles 8 bits !
Mario évolue dans des niveaux présentés sur une carte, ce qui donne une impression de grandeur et, surtout, cela coupe l’effet linéaire du jeu.
Les innovations sont très nombreuses : de l’exploration de niveaux, des costumes aux pouvoirs étonnants (Raton-Laveur avec ses coups de queue ravageurs et son pouvoir de vol, Grenouille, Tanooki qui permet de se changer en Mario statue, Frère-Marteau…) mais aussi de nouveaux instruments qui s’ajoutent aux traditionnels champignons et fleurs comme le sifflet magique.
Enfin, les mondes sont très riches, que ce soit visuellement ou en ennemis et chaque niveau s’achève par un boss.
Encore une fois, Big N montre son savoir faire et sa faculté à se renouveler.
Super Mario World (1991)
Fer de lance de la Super Famicom / Super Nintendo, le combo console / jeu avait un seul et unique but : permettre à Big N et sa mascotte Mario de botter les fesses au hérisson bleu de Sega. Et on peux dire que Nintendo a réussit son coup !
L’aventure de Mario et Luigi se passe cette fois-ci sur Dinosaur Island : les graphismes très cartoon ont passé encore un niveau, le jeu est un hybride entre action, réflexion, dextérité, exploration et challenge et, enfin, la jouabilité est considérée comme parfaite.
Yoshi devient un nouveau héros de l’univers qui va bientôt connaître son propre opus.
Super Mario World 2 – Yoshi’s Island (1993)
Cet épisode nous fait suivre les aventures d’un groupe de Yoshi dans un mode coloré, fun et enfantin. On joue ici avec Yoshi et non Mario. Côté évolution, le jeu va parfois rompre avec certains des grands-principes du jeu de plate-forme 2D.
Le jeu est composé de 6 mondes de 8 niveaux dans lesquels il faudra affronter 3 défis : récupérer les fleurs cachées, collecter les 20 pièces rouges et obtenir 30 étoiles. A noter, Yoshi peut se transformer en hélicoptère, pelleteuse, voiture ou sous-marin.
Même en franchissant les limites de la franchise Mario, Big N réussit de manière impeccable.
Super Mario 64 (1996 pour la sortie japonaise)
Nouveau défi pour la firme nippone : faire passer son plombier moustachu, emblème de la 2D, à la 3D. L’auteur de l’article (Toma Uberwenig) souligne ici que Nintendo ne fait pas que s’adapter aux évolutions mais en est un véritable artisan !
Mario 64 en est la parfaite démonstration grâce au génie de M. Miyamoto.
Encore une fois, ce Mario est associé à la console Nintendo 64 pour son lancement. Le monde vidéoludique a changé : le géant Sega est à terre et c’est Sony qui a pris sa place.
Le défi technique est rempli avec Super Mario 64 ! Le mur de la 3D est tombé, l’immersion est totale ! La plateforme est devenue 3D avec un savant mélange entre les fondamentaux (univers, collecte d’Étoiles et exploration) et de nouvelles idées (rejouabilité en fonction des étoiles et missions, espaces ouverts, redéfinition du Gameplay…).
Mais stop. Je ne vais pas vous faire un résumé de tout le livre, je vous laisse le plaisir de le découvrir pour les plus curieux d’entre vous. Sachez que sont aussi abordés d’autres opus comme Super Mario Land 1 & 2 (Game-Boy), Warioland, la série Donkey Kong, Super Mario Sunshine (Game Cube), Super Mario Galaxy et New Super Mario Bros (DS). Même le film (un bon gros nanard) et la série animée sont de la partie !
Personnellement, ce qui m’a marqué dans l’histoire de Mario, c’est cette faculté de novation et de recherche de fun continuelle chez Nintendo. Je retrouve ce plaisir dans Mario Odyssey et j’ai de nouveau 12 ans dans ma tête quand j’y joue.
Pour ceux qui veulent plus d’histoires du jeu et de jeux, le livre Histoire Jeu de Plates-Formes paru le 20 janvier 2016 (314 pages quand même) est dans dans tous les Game Cash et sur le site de l’éditeur (Amazon n’a pas de stock, passez par CAC directement). Vous retrouverez toute la prose réalisée par une douzaine d’auteurs : Yacine Yace Djebili (rédacteur en chef), Kevin Feuillois (préface), Vincent Zimmermann, Toma Uberwenig, Bénédicte Coudière, Alban Suarez, Gaétan Gobin, Nicolas Loubère, Samir Benlazar, Thibault Ribba, Charlotte Binet et Pierre Lagardère.
Pour ceux qui veulent voir un aperçu, voici trois exemples d’articles : Ghouls’n Ghosts, Toki et Contra.
Je vous laisse, je vais chercher des lunes dans Super Mario Odyssey ! Here We Go !