Qui n’a jamais rêvé d’emmener son petit morceau de viande préféré partout avec lui ? Avouons-le, nous non plus et pourtant c’est ce que l’on fait depuis plusieurs jours avec Super Meat Boy sur Nintendo Switch. Ce jeu de plateforme ayant déjà sévi sur PC et à peu près toutes les consoles de ces sept dernières années vaut-il encore que l’on s’attarde dessus? Voyons ça de ce pas, prenez garde de ne pas glisser dans la marre saignante en entrant dans cette review.
Petit mais costaud !
Meat Boy aime Bandage Girl et Bandage Girl aime Meat Boy. Personne n’aime Dr. Fetus, et il ne semble aimer personne non plus. Il finit par kidnapper Bandage Girl sous le nez du petit Meat Boy qui n’a alors d’autre solution que de se lancer à la poursuite du vilain pas beau. Le scenario de base n’est pas sans rappeler celui dans lequel trempe gaiement un certain plombier retraité avec sa princesse à la peau de pêche. Mais ça n’est pas un problème. Vous voilà lancé dans une course folle à la rescousse de Bandage Girl qui attend patiemment votre arrivée à chaque fin de niveau. Tout cela pour se faire de nouveau assommer et kidnapper comme si cette princesse d’un autre genre était toujours emmenée vers un autre château.
Le Dr Fetus, méchant et surtout impitoyable dresse sur la route de Meat Boy de nombreux pièges. Les scies circulaires, piles de seringues souillés et autres ventilateurs lacérateurs sont toujours prêts à trancher dans le steak, vous réduisant en bouillie. Le jeu est exigent sur ce point et vous renverra au début du niveau au moindre écart. Ces sorties de route seront en général, pour ne pas dire toujours, due à une erreur d’appréciation de votre part. Lorsque dans un élan victorieux, vous vous précipiterez droit vers votre dulcinée, oubliant le piège qui jaillit pourtant systématiquement depuis le premier de vos quinze essais. Les contrôles sont en effet ultra réactifs et extrêmement bien calibrés. Le stick gauche donne la direction, le bouton A (ou B) actionne le saut et la gâchette ZR (ou X) permet de courir et donc de sauter beaucoup plus loin. Cela peut paraitre basique et donc simpliste mais la simplicité des contrôles ne rend pas la manœuvre aisée. Elle ne fait qu’augmenter la pression que l’on ressent à l’approche d’un danger.
Splat fait le steak !
Vous l’aurez compris, l’exigence de ce jeu de plateformes est présente à tous les instants et est au cœur de son intérêt. On ne joue pas à Super Meat Boy pour se détendre, on y joue pour le bonheur indescriptible de finir un nouveau niveau. Évidemment, la difficulté est progressive et on s’en sort finalement pas trop mal mais les mains deviennent rapidement moites et on ne vous conseillera pas forcément de jouer en mode portable si vous êtes du genre à balancer la manette lors d’un rage quit. Les niveaux renferment également des pansements à collecter, ceux-ci sont généralement en dehors du chemin direct, vous poussant à prendre encore plus de risques. Mais votre égo de joueur vous en remerciera au final, et ça c’est génial. Un chronomètre est également là pour vous booster tel un coach personnel, et lorsque votre temps est dans les clous, un joyeux grade A+ pourrait bien vous être attribué !
On meurt donc beaucoup dans Super Meat Boy mais la frustration n’est pas aussi présente qu’elle le pourrait. En général, on se dit juste « allez, encore un essai » et on finit par se voir échouer encore une dizaine de fois, toujours un peu plus loin dans le niveau pour finalement passer au suivant. Le jeu est addictif et les personnages additionnels à débloquer sont là pour nous récompenser de notre persévérance. Vous pourrez donc jouer avec divers autres héros soit en récoltant suffisamment de pansements, soit en découvrant des zones secrètes et en terminant ces niveaux à l’ambiance rétro tout en pixels.
A deux, c’est encore mieux
Cette version Nintendo Switch de Super Meat Boy débarque avec une nouveauté : un mode multijoueur ! Il ne s’agit pas ici d’un mode coopératif mais bel et bien d’une compétition. Prenez un Joy-Con et offrez le second à votre meilleur ami si vous l’osez, il pourrait très bien ne plus l’être après ça. Le Mode Course, comme son nom l’indique, vous invite à finir les niveaux le plus vite possible, chacun de son côté de l’écran. Plusieurs règles sont disponibles pour les amateurs de challenge et pour plaire à tous. On pourra choisir dans quel(s) monde(s) s’affronter, sur un certain nombre de niveaux, en mode normal ou en aléatoire, de quoi varier les expériences.
Les graphismes cartoons à gros traits de Super Meat Boy sont sa marque de fabrique depuis sa première apparition en 2010 et même si rien n’a changé depuis (c’est le même jeu, après tout), le tout reste agréable et lisible. Les environnements sont cependant plutôt ternes mais c’est pour mieux voir ressortir le rouge de l’hémoglobine qui se répand lors de vos échecs cuisants. Les scénettes qui content les mésaventures de Meat Boy et Bandage Girl sont remplies d’humour, souvent violent et/ou gore, on vous aura prévenu. On reste donc dans le thème du steak qui fini haché et dégoulinant avec les bruitages qui sont en totale adéquation. La bande-son fait bien son job en rythmant la progression sans pour autant agacer.
Notes
Conclusion
Super Meat Boy reste un excellent jeu de plateformes exigent et prenant. Il trouve sa place sans souci dans la ludothèque de la Nintendo Switch par l’intérêt de pouvoir y jouer partout. Mais aussi dans l’ajout du mode Course qui permettra aux vieux de la vieille, ainsi qu’aux nouveaux venus, de comparer leurs prestations dans le monde impitoyable du petit bout de steak. Les contrôles sont ultra précis comme on peut l’attendre d’un jeu aussi impitoyable, ce qui empêche la frustration d’entrer en jeu. On apprend alors de nos erreurs, on tente de se débarrasser de vieux réflexes qui font sauter le personnage trop tôt, trop tard ou trop loin. Et finalement on s’amuse beaucoup, puis on se félicite d’être arrivé au bout en un seul morceau (de viande). Notre appétit de joueur en redemande !
Super Meat Boy est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 12,99€.
Review réalisée sur la version 1.0.0 gracieusement offerte par Team Meat.