Il y a des jeux qui vous touchent par leur challenge ou leur gameplay, puis il y a des aventures qui se vivent en adéquation avec les personnages que l’on voit à l’écran. Night in the Woods sur Nintendo Switch fait partie de cette dernière catégorie et on va tenter de vous faire partager ce petit bonheur.
Retour aux sources
La jeune Mae, 20 ans, revient dans sa petite ville natale après un passage éclair à l’université. On ne connaît pas ses raisons pour avoir abandonné ses études mais on suivra son évolution après cette décision. Son arrivée à Possum Springs est quelque peu chaotique puisque ses parents ont oublié de venir la chercher à la gare routière. Il faudra donc tout d’abord traverser les bois avant d’atteindre la maison familiale, quelle belle entrée en matière. Le jeu ne vous prendra pas par la main et vous laissera libre de découvrir quelles actions réaliser pour avancer dans les environnements. Cette liberté permet de s’imprégner de l’ambiance de cette aventure hors du commun et de ce personnage que l’on dirige et qui nous réserve bien des surprises.
Mae replonge dans le monde de Possum Springs en retrouvant ses amis d’enfance avec qui elle avait formé un groupe de musique. C’est donc armée de sa basse qu’elle prendra part aux répétitions du quatuor, avec plus ou moins de succès. Cette dextérité sera conditionnée par vos talents rythmiques puisque ces phases sont en fait un mini-jeu à la Guitar Hero où il faut appuyer sur le bon bouton au bon moment. Cependant, cette expérience musicale n’est pas aussi punitive que le jeu dont elle s’inspire et c’est très bien ainsi. On profite donc de la diversité de gameplay sans trop de prise de tête. On peut également s’adonner à un hack n slash qui fleure bon la nostalgie pour varier les plaisirs entre deux phases d’exploration pure.
Un rythme lent et contemplatif
Il faudra en effet aiguiser son sens de la curiosité dans le jeu puisqu’il faudra mener Mae à la rencontre des autres personnages pour en apprendre plus sur eux, la ville et l’héroïne elle-même. Le jeu fait la part belle à la narration de cette histoire qui s’étend au final sur une semaine. Pas mal de bouleversements sont au programme pour l’héroïne durant cette courte période mais ce n’est pas sans déplaire au joueur. Les événements du jeu sont liés aux choix que l’on fait lors de certaines phases de dialogue. On choisira donc quelles activités réaliser avec Gregg ou Bea et cela emmènera nos personnages soit dans les bois ou au cimetière, par exemple.
On prendra plaisir à promener Mae sur les fils électriques de la ville pour atteindre les toits ou dans le tunnel inondé à la recherche de personnages loquaces. Possum Springs n’aura bientôt plus de secret pour vous et l’histoire de Mae et ses amis non plus. Les personnages ont des formes animales, Mae est un chat, Bea un crocodile, Gregg un renard et Angus un ours mais Night in the Woods est une aventure profondément humaine finalement. On y parle de sentiments, de perception et surtout de problèmes propres à notre espèces. Même si cela n’est pas le plus gai des sujet, c’est important et plutôt rafraîchissant de le voir traité ainsi.
Des graphismes simples pour une profondeur assumée
Les animaux humanisés qui peuplent Possum Springs sont dessinés dans un style simple sans contour qui se fond complètement dans les environnements. Les expressions des personnages sont bien retranscrites visuellement et on comprend bien de quoi il retourne. Les divers lieux visités par Mae et ses amis sont suffisamment nombreux et variés pour que l’on ne s’ennuie pas lors de la découverte. Les actions possibles sont symbolisées par une pastille qui invite à discuter où à interagir. Le tout reste simple et non intrusif.
L’ambiance sonore est agréable mais souvent très discrète, des silences viennent appuyer des moments de doute ou d’angoisse du personnage, rendant le lien avec celui-ci d’autant plus fort. Si l’on aime plonger dans le méandres du psyché humain, on sera donc ravi de suivre l’évolution de Mae dans son retour chez elle mais le jeu ne sera pas à la portée de tout le monde puisqu’il n’est pour le moment disponible qu’en anglais. C’est là son vrai gros défaut. Les dialogues sont au cœur de l’histoire et de la narration et malgré des phrases toujours courtes, le manque de compréhension de l’anglais populaire pourrait entacher sérieusement l’expérience.
La section Extras du jeu offre la possibilité de prolonger l’expérience de jeu dans une ambiance similaire à travers deux mini-aventures. Vous pourrez donc jouer à Longest Night qui vous emmènera à travers des paysages enneigés et à Lost Constellation qui vous permettra de découvrir des constellations à travers les histoires qui y sont liées. Une jolie addition à un jeu qui vaut déjà le temps de s’y attarder.
Notes
Conclusion
Night in the Woods, développé par Infinite Fall et édité par Finji, est une aventure à l’apparence enfantine mais qui traite de sujets profondément adultes. Mae, le petit chat qui retrouve le chemin de sa ville natale après un abandon de l’université, devra se battre contre ses démons pour comprendre sa situation. Elle pourra s’appuyer également sur sa bande d’amis pour démêler les secrets de Possum Springs et éclaircir bien des mystères. L’aventure est prenante dès lors que l’on s’attache aux personnages loin d’être parfaits. Le gameplay est simple et la narration est bien menée mais celle-ci étant exclusivement en anglais, on passera son chemin si la langue de Shakespeare n’est pas notre tasse de thé. On a vraiment apprécié passer cette dizaine d’heures en compagnie de Mae, Gregg, Béa et Angus et on le recommande à qui aime les aventures hors du commun.
Night in the Woods est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 18,99€.
Review réalisée sur la version 1.0.0 gracieusement offerte par Finji.