Reprenant la recette d’un Zelda 2D, du moins en apparence, Hyper Light Drifter faisait partie de la vague Kickstarter de 2013 qui avait tout emporté sur son passage. Près de 5 années plus tard, le jeu d’Heart Machine débarquait sur Nintendo Switch avec une sacrée réputation et une réelle attente de la part des joueurs qui rêvaient d’explorer ce monde intrigant.
Un univers marquant et attirant
Hyper Light Drifter nous met directement dans l’ambiance avec une magnifique cinématique d’introduction tout en pixel art. Nous faisons la connaissance du Drifter, un guerrier atteint d’une maladie mystérieuse et incurable, livré dans un monde en perdition et empli de violence après la chute des titans qui arpentaient les lieux. Luttant contre un mal affectant cette planète et lui-même, le Drifter cherche, dans une ultime mission à première vue sans issue, un remède qui pourra le libérer lui, ainsi que ce monde meurtri. Nous nous réveillons peu après cette vision d’apocalypse, assis, sous la pluie, près d’un feu de camp précaire éclairant difficilement les teintes violacées d’un des premiers et magnifiques tableaux pixelisés que nous offrira le titre.
Cauchemar, vision du futur ou souvenir d’un terrible passé ? La réponse à cette question, sera sujette à notre propre interprétation, à l’image de l’intrigue du jeu, se dévoilant à nous par bribes tout au long de l’aventure. Le titre d’Heart Machine est en effet l’un de ces jeux où la narration est uniquement visuelle et est distillée par petites touches de cinématiques, se déclenchant au détour d’un changement de tableau, ainsi qu’à l’aide des sublimes décors et paysages modélisés dans chacun des lieux que nous sommes amenés à visiter et appuyé par une bande sonore sobre et profonde signée par le musicien Disasterpeace.
La vue d’un titan, échoué et gelé, sur le versant d’une montagne nous fera comprendre toute la violence qu’a subi ce monde par le passé. La découverte d’un camp de réfugiés improvisé dans un temple et les dialogues, exclusivement sans textes, qui s’en suivront nous montreront la déstresse des habitants face au chaos sans pitié qui s’est abattu sur eux si soudainement. Les quintes de toux sanguinolentes du Drifter symboliseront à elles seules l’urgence de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Cette narration cryptique, bien que rebutante par son manque de clarté pour certains, est une véritable ode à l’exploration. En découvrir plus sur cet univers et en dénicher les secrets relatifs au passé, au présent et à l’avenir de ce monde, devient alors la motivation principale du joueur et de notre Drifter mal-en-point pour continuer l’aventure.
Exploration et baston au diapason
L’exploration du monde d’Hyper Light Drifter nous amène à explorer les quatre points cardinaux, représentants pour chacun d’entre eux une région distincte. L’est nous fait découvrir une contrée ensoleillée et marécageuse où une espèce d’amphibien terrorise la population. La région montagneuse du nord propose une ascension jusqu’au sommet entravée par les monstres d’un culte corbeau. L’ouest nous fait arpenter ses forêts cristallines, envahies par des loups, des samouraïs et des golems de quartz. Le sud quant à lui nous livre à nous-même dans un environnement désertique et où les souterrains grouilleront de monstres et de machines tueuses.
Les souterrains ne sont heureusement pas une spécificité de la région du sud. Chacune des zones du jeu propose à chaque fois deux niveaux d’exploration. La surface et les sous-sols sont savamment imbriqués et forment un ensemble labyrinthique, symbolisé par une carte du monde peu lisible et inutilement complexe. Ils regorgent de secrets, de clefs, d’armes, de tuniques, d’items d’amélioration pour débloquer de nouvelles attaques ou renforcer vos armes, de mini boss et surtout de stèles à activer (il en faut au minimum quatre) pour affronter le boss de la zone.
Mais avant de les combattre, il faudra d’abord en découdre avec la faune locale. Notre Drifter dispose pour cela d’une épée, pouvant enchaîner trois coups avant d’être contraint à une légère pause, d’un dash nous permettant d’esquiver rapidement les attaques adverses, de différentes armes à feu aux munitions limités et rechargeables en frappant nos ennemis ou en cassant les différents objets disposés dans l’environnement ainsi qu’une grenade qui s’obtient après quelques heures de jeu.
Les combats, en vue du dessus sont nerveux, techniques, difficiles et viendront parfois nous entraver dans notre progression tant la difficulté est parfois élevée. Heureusement, les nombreuses sauvegardes automatiques sont là pour ne pas nous obliger à refaire le trajet pour rejoindre de nouveau le fatidique endroit où la mort nous a frappé. La maîtrise du dash que nous pouvons enchaîner si nous appuyons avec le bon rythme sur le bouton dédié est parfois nécessaire pour se sortir de certaines situations retorses et périlleuses, notamment contre les mini-boss et boss du jeu.
Les boss, parlons-en, ils sont l’une des composantes essentielles d’Hyper Light Drifter. Au nombre de cinq, un pour chaque région et un dernier dont nous ne gâcherons pas la surprise, ils sont impitoyables. La moindre erreur est fatale et la perte des cinq petits points de vie que nous avons durant toute l’aventure est parfois aussi rapide que frustrante. Les défaire est quasiment impossible du premier coup et l’apprentissage des différents mouvements et attaques de ces colosses est une étape obligatoire pour sortir entier de chacun de ces duels et activer les quartes monolithes qui donnent accès au boss final.
Des bonus pour la Nintendo Switch
Avant de conclure ce test, quelques petites précisions sur ce portage Nintendo Switch d’Hyper Light Drifter. Le titre d’Heart Machine reste constamment fluide malgré le nombre d’ennemis affiché et n’a été sujet à aucun bug technique durant la totalité de l’aventure. Et pour ceux qui voudront prolonger le plaisir, le titre offrira dans cette version dédiée à la console hybride de Nintendo une tour inédite à explorer ainsi qu’une nouvelle arme et une nouvelle tunique à débloquer, en plus des modes new game + et new game alt qui nous fait incarner un nouveau Drifter féminin.
Notes
Conclusion
Les 15 à 20 heures de jeu que nous offre Hyper Light Drifter sont un véritable appel à l\’exploration, en plus d\’incarner à elles seules une véritable déclaration d\’amour aux jeux d\’aventure 2D 16-bit de l\’époque. Combinant à la fois un gameplay exigeant mais juste -bien que parfois frustrant tant la difficulté augmente parfois soudainement- et un univers captivant malgré une narration qui nous pousse à interpréter nous-même les événements du jeu, Hyper Light Drifter s\’impose comme une pépite indépendante du catalogue de la Nintendo Switch.
Review réalisée sur la version 1.3.0
Hyper Light Drifter est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch depuis le 06/09/2018 pour 19,99€