On a tous cette douce nostalgie de notre enfance et des heures passées à malaxer de la pâte à modeler pour créer de nouvelles formes. Le plaisir aussi de tout mélanger et obtenir des couleurs alors un peu indescriptibles. Claybook, arrivé sur l’eShop de la Nintendo Switch récemment, permet de vivre ou revivre cette expérience sans risquer d’en mettre partout dans notre salon.
De la pâte à modeler vorace
Claybook commence notre initiation à la pâte à modeler virtuelle par un tutoriel qui reste plutôt abstrait. La maniabilité n’est pas très intuitive et surtout on se heurte à un obstacle qui nous poursuivra tout au long de l’aventure : la caméra récalcitrante. Même si l’on peut régler le zoom de celle-ci pour prendre un peu de distance et la déplacer avec le stick droit, elle n’est pas vraiment autonome et nous oblige à trop la gérer pour profiter du jeu. Une fois ce problème écarté, parlons du jeu en lui-même.
Vous incarnez un jeune garçon qui fait rouler une boule de pâte à modeler dans des niveaux créés eux-même dans ce matériau. Le but du jeu est de remplir certains objectifs imposés. Il faudra creuser pour libérer des liquides, atteindre la sortie du niveau ou récolter une certaine quantité de chocolat. Pour cela, on roulera notre bille sur la table virtuelle. On devra également parfois changer la forme de notre objet mobile pour un carré qui permet de creuser plus vite ou d’un cylindre qui gravit plus facilement les escaliers, par exemple. On pourra également « posséder » d’autres formes de l’environnement comme de grosses billes ou des donuts qui permettent d’avaler toujours plus de pâte du décor, plus vite.
Une approximation qui gâche l’expérience
Les contrôles de la bille de pâte à modeler sont assez complexes. Le stick gauche gère classiquement la direction et chaque déplacement crée un sillon dans le décor, on peut également creuser en gardant la gachette ZR appuyée. On se retrouve alors rapidement au fond d’un trou dont on a bien du mal à sortir. Les développeurs ayant bien cerné ce problème, il est possible de rembobiner nos actions, tout en laissant notre ancienne bille à sa place, créant par la même occasion une espèce de nouvelle plateforme utile. On utilisera beaucoup cette technique pour ce sortir de situations quelque peu délicates au cours des épreuves proposées par le jeu.
Vous l’aurez compris, la maniabilité est hasardeuse et les défis un peu obscures également. Avec la caméra qui nous fait également défaut, le jeu perd alors beaucoup de son intérêt. On se retrouve à se battre pour se sortir de la panade modelable tout en ne voyant pas toujours où on doit aller au final.
Un visuel plein de potentiel
Pourtant, Claybook avait tout pour être une belle expérience, en théorie. Le principe de la pâte à modeler apporte une infinité de possibilités de terrains, d’actions et de résultats. Le visuel du jeu est un point très positif avec ses couleurs chatoyantes et variées. On entre dans le monde magique des couleurs et on profite des graphismes qui nous plongent dans ce monde merveilleux. La physique de la pâte à modeler est par contre quelque peu bancale. Il nous arrivera de « grignoter » quelques zones du décor pour laisser la partie supérieure intacte. Celle-ci, au lieu de tomber sous la force de gravité, restera malheureusement en suspend dans le vide. Le réalisme en prend alors un coup et allonge la liste des travers du jeu.
Notes
Conclusion
Claybook avait tout pour plaire sur le papier : un concept novateur qui nous aurait permis de retomber en enfance, des couleurs chatoyantes qui mettent du soleil sur nos écrans. Mais la maniabilité hasardeuse, la caméra capricieuse et la physique un peu aléatoire ternissent trop le tableau pour que l’on puisse vraiment conseiller de tenter l’expérience. Si la frustration est votre émotion préférée, n’hésitez pas une seconde, par contre.
Review réalisée sur la version 1.0.0 gracieusement fournie par Second Order.
Claybook est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch depuis le 12/03/2019 pour 14,99€.